New York, 25 septembre 2025 – Le président du Ghana, John Mahama, a mis en garde jeudi contre la montée de la xénophobie et de la haine anti-migrants, appelant la communauté internationale à ne pas laisser se banaliser des discours discriminatoires. Ses propos répondaient implicitement aux déclarations de Donald Trump, qui avait défendu deux jours plus tôt sa politique anti-immigration devant la même assemblée.
« Il est temps de mettre de côté les euphémismes et les sous-entendus codés. Nous ne pouvons pas banaliser la cruauté. Nous ne pouvons pas banaliser la haine. Nous ne pouvons pas banaliser la xénophobie et le racisme », a lancé le chef de l’État ghanéen à la tribune.
Mahama a tenu à rappeler que les migrants africains, souvent stigmatisés, contribuent positivement aux sociétés d’accueil. « J’ose dire que ce ne sont pas des envahisseurs. J’ose dire que ce ne sont pas des criminels », a-t-il affirmé, en référence aux stéréotypes alimentés par certains dirigeants occidentaux.
Abordant les causes profondes des migrations, le président ghanéen a souligné le rôle déterminant du changement climatique. « Quand le désert gagne du terrain sur nos villages et nos villes, qu’ils deviennent invivables, nous sommes forcés de fuir », a-t-il expliqué, reliant directement la crise environnementale à l’exode de nombreuses populations africaines.
Sans le citer nommément, John Mahama répondait ainsi à Donald Trump, qui avait dénoncé mardi « l’expérimentation ratée des frontières ouvertes » et qualifié les migrants de « criminels ».
Le Ghana a récemment conclu un accord bilatéral avec Washington pour accueillir temporairement des ressortissants expulsés d’Afrique de l’Ouest, dans un contexte où les États-Unis multiplient les renvois vers des pays tiers.
Stella S.
