RDC : Uvira (Sud-Kivu) sous la menace d’une attaque du M23

Uvira (Sud-Kivu) – La tension monte dans l’est de la République Démocratique du Congo. Après plusieurs jours de combats meurtriers dans des villages proches, la ville d’Uvira redoute à son tour une attaque des rebelles de l’AFC/M23.

Entre le 17 et le 20 août, au moins neuf civils ont été tués dans les villages de Bazusa et Vubusi, au nord-ouest d’Uvira. Des maisons ont été incendiées, provoquant la panique parmi la population. Selon la société civile locale, les rebelles tentent d’ouvrir un nouveau front vers les territoires d’Uvira et de Fizi. Leur progression reste toutefois freinée par l’armée congolaise (FARDC), appuyée par les groupes d’autodéfense Wazalende.

« Les rebelles veulent contourner les positions des FARDC pour atteindre Babelebele, dans la chefferie de Kigoma », explique Mafi Masimause, coordonnateur de la Nouvelle société civile d’Uvira, qui appelle le gouvernement à agir.

Malgré les discussions prévues à Doha entre Kinshasa et le M23, les attaques se multiplient dans la région. En début de semaine, de nouveaux affrontements ont éclaté dans les villages de Kalungy et Kageregere, à la frontière entre les territoires d’Uvira et de Mwenga.

Selon les autorités locales, plus de 5.000 ménages ont été déplacés, trouvant refuge à Luxungi, Sange et dans la ville d’Uvira. Mais les conditions restent précaires.

« Nos villages sont occupés par les rebelles et nous vivons dans la misère », témoigne Kashindi, déplacé à Luxungi.

À Uvira, l’armée et les Wazalende assurent pour l’instant la sécurité, mais la peur demeure. Henri, habitant de Milenge, confie : « Le vrai problème, c’est de rétablir la paix dans tout le Sud-Kivu, de Bukavu à Mwenga. Nous voulons que le gouvernement et le M23 mettent leurs différends de côté. »

Parallèlement, neuf militaires des FARDC, un policier et deux membres des Wazalende comparaissent devant le tribunal militaire de garnison d’Uvira. Ils sont accusés de meurtre, vol, violation des consignes et mauvaise gestion de munitions.

Ce vendredi 22 août, les leaders de la société civile d’Uvira doivent rencontrer la population pour décider des mesures à prendre face à la menace rebelle.

Stella S.

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