Kinshasa, 25 juillet 2025 – L’ex-président congolais Joseph Kabila comparaît dès ce vendredi devant la Haute cour militaire de la RDC pour des accusations lourdes, incluant crimes contre la paix, participation à un mouvement insurrectionnel et trahison. Il est notamment soupçonné de complicité avec le groupe rebelle M23, soutenu par le Rwanda, dans le contexte du conflit armé dans l’est du pays.
La procédure a été engagée en avril par l’ex-ministre de la Justice, Constant Mutamba. À la suite de sa requête, le Sénat congolais a levé l’immunité parlementaire de M. Kabila ex-président et sénateur à vie ouvrant la voie à des poursuites judiciaires.
Selon l’acte d’accusation, Joseph Kabila est poursuivi pour :
- Participation à un mouvement insurrectionnel
- Crimes contre la paix et la sécurité de l’humanité
- Homicide par balles
- Torture, viol, déportation
- Occupation violente de la ville de Goma
- Apologie de crimes et trahison
Ces chefs d’accusation sont passibles de la peine de mort en RDC, un pays où le moratoire sur les exécutions a été levé en 2024, bien qu’aucune exécution n’ait encore eu lieu depuis.
L’un des éléments clés du dossier est un témoignage à charge affirmant que Joseph Kabila aurait eu une conversation téléphonique avec un haut cadre du M23. Il y aurait discuté d’un plan soutenu par le Rwanda visant à assassiner le président Félix Tshisekedi. Kabila se serait opposé au projet, craignant de faire de Tshisekedi un « martyr », et aurait suggéré un coup d’État militaire comme alternative.
Dans une déclaration vidéo datée du 23 mai, Joseph Kabila a rejeté les accusations, dénonçant la « dictature » du régime Tshisekedi et une justice devenue, selon lui, « instrument d’oppression d’un pouvoir aux abois ».
Absent du pays pendant plus d’un an, Kabila est brièvement réapparu à Goma en mai 2025, ville aujourd’hui partiellement sous contrôle du M23. Un de ses proches a affirmé à l’AFP qu’aucune alliance formelle n’existait avec les rebelles, mais que leurs objectifs politiques convergent, notamment le renversement du président Tshisekedi.
Pierra S.