Accord de cessez-le-feu entre la RDC et le M23 signé au Qatar : un pas vers la paix ?

Doha, 19 juillet 2025 – Un nouvel espoir se dessine pour l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Le gouvernement congolais et les rebelles du M23 ont signé samedi au Qatar un accord de cessez-le-feu, baptisé « Déclaration de principes », marquant le premier engagement direct entre les deux parties depuis la reprise des hostilités en début d’année.

Selon les termes de l’accord consulté par la BBC, les signataires s’engagent à mettre un terme aux attaques, à cesser toute propagande haineuse et à renoncer à toute tentative de conquête de nouvelles positions par la force. Ce texte se veut une feuille de route vers un règlement permanent, dont les premières étapes doivent être appliquées d’ici au 29 juillet, avec en perspective un accord de paix définitif attendu le 18 août.

La déclaration s’inscrit dans un cadre diplomatique plus large, notamment celui d’un accord précédent conclu en juin sous l’égide des États-Unis, entre la RDC et le Rwanda. Kigali continue cependant de nier toute implication dans le soutien au M23, comme l’accuse Kinshasa.

Le Qatar, pays hôte des négociations, a annoncé que les discussions se poursuivront dans les semaines à venir. La Commission de l’Union africaine a salué l’initiative, qualifiant l’accord de « jalon » vers une paix durable dans la région des Grands Lacs.

Malgré la signature, des zones d’ombre subsistent. Le gouvernement congolais insiste sur le retrait immédiat et non négociable du M23 des zones occupées, notamment Goma, Bukavu et plusieurs aéroports stratégiques. Pourtant, dans une déclaration publiée sur le réseau X (ex-Twitter), le négociateur du M23, Benjamin Mbonimpa, affirme que l’accord ne mentionne pas explicitement ce retrait, laissant présager de futurs contentieux.

La RDC est confrontée depuis des décennies à une instabilité chronique dans sa partie orientale, riche en ressources minières. La récente offensive du M23 a ravivé les tensions, provoquant, selon l’ONU, la mort de milliers de civils et le déplacement de centaines de milliers de personnes. Le M23 conteste toutefois ces chiffres.

Ce nouvel accord s’inscrit dans une longue série de tentatives de paix dans la région, dont beaucoup ont échoué. Le M23 lui-même est issu d’un précédent processus de paix, conclu en 2009, qui n’avait jamais abouti à la démobilisation effective des combattants.

L’implication des États-Unis dans les négociations, formalisée en juin à Washington, suscite des critiques. Certains analystes y voient une manœuvre motivée par la volonté américaine d’accéder aux ressources stratégiques de la RDC, en particulier les minerais critiques. Le président Donald Trump, toujours très actif sur la scène diplomatique, s’est publiquement félicité de cet accord, évoquant une possible rencontre à Washington avec les présidents Félix Tshisekedi et Paul Kagame, bien qu’aucune date n’ait encore été fixée.

Stella S.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *