Gabon : suspension des bourses pour les étudiants aux États-Unis et au Canada dès 2026

Libreville, juillet 2025 – À compter de 2026, les étudiants gabonais ne bénéficieront plus de bourses d’études pour les États-Unis et le Canada. C’est l’annonce faite par le président de la Transition, le général Brice Clotaire Oligui Nguema, lors d’une rencontre avec la diaspora gabonaise à Washington, en marge du mini-sommet USA-Afrique début juillet.

Le chef de l’État a justifié cette décision par le coût élevé des études dans ces deux pays nord-américains, ainsi que par la difficulté pour l’État gabonais de récupérer ses diplômés, souvent tentés de rester à l’étranger.

« Cette année (2026), il n’y aura pas de bourses pour les États-Unis, ni pour le Canada, parce que les études coûtent cher… et ceux qui viennent ici ne reviennent jamais », a déclaré Brice Oligui Nguema devant ses compatriotes.

Le président a dénoncé une véritable « fuite des cerveaux », illustrant son propos par la différence d’attractivité économique entre le Gabon et les pays occidentaux.

« Il préfère rester ici parce que ça paye mieux. C’est l’instinct de l’homme : il veut vivre là où on le paie mieux », a-t-il expliqué.

Face à ce constat, le gouvernement prévoit de réorienter les bourses vers des destinations africaines jugées plus “proches culturellement et économiquement”, comme le Maroc, le Sénégal ou le Ghana. L’objectif : maximiser les chances de retour des diplômés au pays.

Cette réforme s’inscrit également dans une logique de rationalisation des finances publiques. En 2024, le Gabon a consacré près de 92 milliards de francs CFA aux bourses scolaires et universitaires, dont 80 milliards uniquement pour l’enseignement supérieur, selon la porte-parole du gouvernement, Laurence Ndong.

Dans le secondaire, les bourses, supprimées en 2017 puis rétablies en 2023, sont désormais soumises à des critères plus stricts. Il faut atteindre une moyenne minimale de 12/20 au collège et 11/20 au lycée, contre 10/20 auparavant. Le président a toutefois laissé entendre qu’un assouplissement pourrait être envisagé si les recettes de l’État venaient à augmenter.

En 2024 déjà, une mesure controversée avait limité les bourses à l’étranger aux étudiants inscrits dans des établissements publics uniquement, excluant les universités privées.

Stella S.

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