Âgé de 37 ans, il était poursuivi pour avoir ordonné le versement de 19,9 millions de dollars à la société Zion Construction SARL, sans autorisation du gouvernement, dans le cadre d’un projet de construction d’une prison à Kisangani. Le chantier, évalué à 40 millions de dollars, n’a jamais été achevé. Selon le président de la Cour, Jacques Kabasele, l’ex-ministre avait agi dans l’intention « d’enrichir frauduleusement » la société, au détriment de l’État.
Sous haute surveillance policière et militaire, Constant Mutamba a comparu escorté par des soldats, le visage masqué. Malgré ses démentis et sa démission le 18 juin dernier, au cours de laquelle il avait dénoncé un « complot politique » et affirmé n’avoir « jamais pris un seul dollar de l’État », la Cour l’a reconnu coupable et ordonné la restitution des 19 millions de dollars détournés.
Cette affaire illustre une nouvelle fois la persistance de la corruption endémique en RDC, régulièrement dénoncée par Transparency International. Ironie du sort : lorsqu’il était ministre, Constant Mutamba s’était publiquement prononcé pour le rétablissement de la peine de mort contre les auteurs de détournements de fonds publics.
Stella S.