Sénégal : l’État obtient gain de cause face à la filiale française GCO

Après un bras de fer administratif, Grande Côte Opérations (GCO), filiale du groupe français Eramet, a finalement accepté de distribuer des dividendes à ses actionnaires. L’État sénégalais, qui détient 10 % du capital, en sort gagnant et renforce ainsi son contrôle sur la gestion des ressources minières du pays.

Eramet, géant français du manganèse, du nickel, du lithium et des sables minéralisés, exploite au Sénégal le zircon à travers sa filiale GCO, installée à Diogo, dans la région de Thiès. Bien que prospère sur le plan industriel, la société était accusée de ne verser aucune redevance minière à l’État. Face à cet  te situation, l’administration sénégalaise avait bloqué la tenue de son assemblée générale, une décision sans précédent dans le secteur extractif national.

Après plusieurs semaines de négociations menées par la Société des Mines du Sénégal (SOMISEN SA), avec le soutien du ministère des Finances, un accord a été trouvé. Le 29 août 2025, les actionnaires ont adopté une résolution permettant la distribution des dividendes.

Pour la première fois depuis le début de son exploitation, GCO a décidé de verser des dividendes sur les résultats de l’exercice 2024. Sur un bénéfice net de 14,4 milliards de FCFA, 5 milliards ont été affectés aux dividendes. L’État du Sénégal percevra ainsi 500 millions de FCFA bruts, soit 450 millions nets après impôt. En y ajoutant l’impôt sur le revenu des valeurs mobilières (IRVM) prélevé sur l’ensemble des dividendes, le Trésor public engrange près d’un milliard de FCFA.

Selon la SOMISEN, cette distribution constitue « une avancée historique pour le portefeuille minier de l’État » et marque une étape importante vers une gouvernance plus équilibrée du secteur.

Cette décision intervient dans un contexte de recettes fiscales records : en 2025, les dividendes miniers bruts du Sénégal ont atteint 41,4 milliards de FCFA, soit plus du double de la moyenne des quatre années précédentes. Le pays confirme ainsi sa volonté de renforcer la transparence et d’affirmer sa souveraineté économique sur l’exploitation de ses ressources naturelles.

Stella S.

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