Le scrutin présidentiel prévu en Côte d’Ivoire le 25 octobre 2025 s’annonce comme un moment déterminant pour l’avenir politique du pays. Pas moins de 60 candidatures ont été déposées auprès du Conseil constitutionnel, dont 20 indépendantes.
Parmi les principales figures en lice figurent le président sortant Alassane Dramane Ouattara (RHDP), mais aussi Laurent Gbagbo (PPA-CI), Simone Ehivet Gbagbo (MGC), Pascal Affi N’Guessan (FPI), Tidiane Thiam (PDCI-RDA) ou encore Jean-Louis Billon (CODE). À leurs côtés, de nombreux candidats indépendants, souvent issus de la société civile ou de partis alliés, peinent à représenter un poids politique réel, donnant davantage une impression de pluralité qu’une véritable alternance.
La présence d’Alassane Ouattara sur la liste suscite de vives contestations. Déjà élu en 2010, puis réélu en 2015 et en 2020 dans un contexte tendu, sa volonté de briguer un quatrième mandat interroge. Le camp présidentiel invoque la réforme constitutionnelle de 2016 pour justifier sa candidature, mais de nombreux juristes et opposants y voient une remise en cause de l’esprit démocratique et un risque de fragilisation institutionnelle.
Si plusieurs leaders de l’opposition sont retenus, d’autres figures majeures en sont absentes, notamment Guillaume Soro (GPS) et Charles Blé Goudé (COJEP), écartés pour des raisons judiciaires ou administratives. Ces exclusions renforcent les doutes sur l’équité du processus électoral.
Les analystes esquissent plusieurs issues possibles :
- une victoire de continuité pour Ouattara, assurant la stabilité mais accentuant la contestation politique ;
- une recomposition autour d’un outsider, comme Tidiane Thiam ou Jean-Louis Billon, capable de fédérer une opposition divisée ;
- ou, dans le pire des cas, une crise post-électorale marquée par des violences, à l’image de 2010, sur fond de tensions ethniques et d’accusations de fraude.
D’ici au 10 septembre, le Conseil constitutionnel doit publier la liste définitive des candidats. Sa décision sera déterminante pour garantir un scrutin crédible et apaisé.
Pierra S.