Selon des témoins, les combats ont été particulièrement intenses lundi, marqués par de fortes détonations autour de Mulamba et Kaniola, désormais sous contrôle du M23. La société civile locale redoute que les rebelles cherchent à s’emparer de Nzibira, un centre stratégique ouvrant la voie vers le territoire de Shabunda, dernier verrou avant la province du Maniema.
Ces affrontements ont provoqué d’importants déplacements de population. Les habitants de Kaniola se sont réfugiés vers Cinduki, Auba, Mauxanse et Walungu-centre, tandis que ceux de Nzibira, craignant une attaque, ont également fui, bien que la localité reste tenue par les Wazalendo. Nzibira constitue un carrefour commercial alimenté par les minerais provenant des sites de Lubazo, Luutukul, Maziba, Caminsawu et Shabunda.
Quelques heures avant la reprise des hostilités, le porte-parole du gouvernement provincial, Didier Kabi, a indiqué que les FARDC et leurs alliés Wazalendo s’étaient retirés de Mulamba et Kaniola pour éviter un bain de sang.
Des défenseurs des droits humains, comme Jean-Moreau Jubibu à Bukavu, exhortent les deux camps à revenir à la table des négociations et à respecter la valeur de leurs signatures. « Les médiateurs finissent par se lasser quand ceux qu’ils veulent réconcilier ne respectent pas leurs engagements », a-t-il averti.
Le bilan provisoire fait état d’au moins quatre morts, mais les défenseurs des droits humains craignent un nombre plus élevé, faute d’accès au terrain pour vérifier les informations.
Ces violences surviennent moins d’un mois après la signature, à Doha, d’une déclaration de principes entre le gouvernement congolais et l’AFC/M23. En juillet, la RDC et le Rwanda avaient également conclu, sous l’égide du HCR, un communiqué conjoint pour faciliter le retour volontaire et sécurisé des réfugiés, dans le cadre d’un processus diplomatique marqué par l’Accord de paix de Washington.
Stella S.