Dans un communiqué publié à l’issue d’une réunion du Conseil paix et sécurité de l’UA, l’organisation continentale a averti que cette initiative menace l’unité nationale, compromet les efforts de paix et met en péril l’avenir même du Soudan.
« Le Conseil paix et sécurité de l’UA appelle tous les États membres de l’UA et la communauté internationale à rejeter la fragmentation du Soudan et à ne pas reconnaître le soi-disant gouvernement parallèle mis en place », a déclaré l’Union africaine.
Cette déclaration intervient après que les FSR ont annoncé, samedi dernier, la nomination d’un Premier ministre, concrétisant leur volonté de former un gouvernement rival dans les régions qu’elles contrôlent, principalement au Darfour et dans certaines parties du Kordofan. Cette décision survient près de cinq mois après leur annonce initiale et constitue un acte de défiance envers l’autorité officielle, dirigée par l’armée soudanaise.
Depuis avril 2023, le Soudan est plongé dans un conflit violent entre le général Abdel Fattah al-Burhane, chef de l’armée et dirigeant de facto du pays depuis le coup d’État de 2021, et son ancien bras droit, le général Mohamed Hamdane Daglo, chef des FSR.
La guerre a fait des dizaines de milliers de morts et contraint plus de 14 millions de personnes à fuir, à l’intérieur comme à l’extérieur du pays, créant ce que l’ONU qualifie de “pire crise humanitaire au monde”.
En parallèle, l’Union africaine a fermement dénoncé les ingérences extérieures qui aggravent le conflit. Bien qu’aucun pays ne soit cité nommément dans le communiqué, les Émirats arabes unis sont régulièrement accusés de soutenir militairement les FSR, ce que ces derniers nient en dépit de rapports d’experts onusiens, d’organisations humanitaires et de diplomates occidentaux.
Face à ces accusations, le gouvernement soudanais a rompu ses relations diplomatiques avec les Émirats en mai dernier.
« L’UA condamne sans équivoque toutes les formes d’ingérence extérieure qui alimentent le conflit soudanais, en violation flagrante des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU », précise le communiqué.
Stella S.