Ghana, 28 juillet 2025, Le gouvernement ghanéen a renforcé la présence militaire dans la ville de Bawku, située dans le nord-est du pays, afin de contenir une flambée de violences liée à un conflit de chefferie ancien entre les communautés Mamprusi et Kusaasi. Ce conflit ethnique, qui dure depuis plusieurs décennies, a de nouveau dégénéré, entraînant plusieurs morts et des attaques ciblées contre des établissements scolaires.
Le porte-parole du président John Dramani Mahama, Felix Kwakye Ofosu, a déclaré dimanche que les récents incidents, dont l’assassinat d’un chef traditionnel Kusaasi et le meurtre de trois lycéens, ont « nécessité des actions drastiques » pour protéger les populations et rétablir l’ordre.
Le différend entre les ethnies Mamprusi et Kusaasi concerne principalement la légitimité de la chefferie locale à Bawku. Malgré des tentatives de médiation par des figures traditionnelles influentes, dont Otumfuo Osei Tutu II, roi des Ashantis et l’un des chefs les plus respectés du pays, la situation reste instable.
« Le processus de médiation avait presque abouti, mais les récents meurtres ont tout remis en question », a expliqué Felix Ofosu.
Le gouvernement n’a pas précisé le nombre de soldats supplémentaires déployés, mais a confirmé que des troupes étaient déjà présentes dans cette zone frontalière du Burkina Faso. En parallèle, un couvre-feu strict a été instauré de 14h00 à 06h00 GMT, et ce « jusqu’à nouvel ordre ».
Selon les autorités, cette mesure vise à sécuriser la zone, à faciliter l’évacuation des élèves et à prévenir de nouvelles attaques.
Bawku reste l’un des foyers de tensions ethniques les plus sensibles du Ghana. Le gouvernement appelle à la retenue et à la coopération de toutes les parties prenantes pour restaurer un climat de paix durable dans la région.
Pierra S.
